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LE SECHAGE DES DEBITS SUR-LISTE,
UN NOUVEAU METIER A APPRENDRE

 

A Treffort-Cuisiat dans l’Ain, le samedi 1er septembre 2007, une cinquantaine de participants s’est réunie à l’invitation de l’Observatoire de la scierie et de la scierie Poncin pour réfléchir au thème du séchage des produits sur liste destinés à la charpente.
Photo 1 : Un lot de charpente sur-liste, où se mélangent toutes les sections, prêt à quitter la scierie pour rejoindre un chantier de taille Photo 2 : Pour Maurice Chalayer, l’animateur de l’Observatoire de la scierie, un séminaire est une occasion unique de s’extraire de ses problèmes quotidiens pour réfléchir à son métier
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Un séminaire pédagogique

Le marché de la charpente « sur-liste » étant plutôt réservé aux scieries artisanales et semi-industrielle, il n’y avait donc rien d’étonnant à ce que leurs représentants se soient déplacés pour écouter les témoignages de ceux qui le pratiquent. Comme l’a dit en préambule l’animateur de l’Observatoire de la scierie, Maurice Chalayer, la rencontre a été « une occasion unique de s’extraire des problèmes quotidiens et de trouver des réponses à la question que beaucoup de scieurs se posent. Comment sécher le débit sur-liste ? ».
L’assemblée a prouvé que le sujet mobilise les acteurs de la filière puisque scieurs mais aussi propriétaires forestiers, exploitants, utilisateurs et formateurs ont fait le déplacement d’Alsace, du Jura, du Massif central, de Rhône-Alpes et même du Sud-Ouest.
Ce séminaire avant tout « outil de mise en relation » s’est voulu aussi pédagogique afin de rappeler l’utilité du séchage par rapport à ce qu’imposent les modalités de mise en œuvre de la charpente stipulées par le DTU 31-1 et la caractérisation des sciages bois destinés à la construction définies dans l’Eurocode 5 .
Philippe Poncin, co-organisateur du séminaire et scieur de 10 000 m3 de résineux, dont 80 % de la production est sur-liste, a lancé les débats. Il précise qu’aujourd’hui « il faut, non seulement, s’interroger pourquoi sécher les bois de construction mais surtout comment et avec quoi le faire rentablement ? A plus forte raison lorsqu’il s’agit de produits sur-liste commercialisés en flux tendu, de sections et de longueurs différentes »
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Pourquoi sécher le bois ?


Le bois bascule d’une logique du vivant ou règne la lenteur du temps qui passe à une logique industrielle imposant ses règles économiques. Il entre, comme le dit Gilbert Storti, expert bois « dans le monde de la précipitation et de l’hyper- industrialisation » dès l’instant où il est abattu et où il quitte la forêt. Chaque acteur, de l’amont a l’aval, a ses propres contraintes de transformation mais, ce qui les rassemble c’est la matière qu’ils transforment : le bois. Un matériau au départ gorgé d’eau, qu’il faut tout à coup rendre presque sec pour faciliter les usinages de la deuxième transformation, les applications de peinture, vernis, lasure et surtout pour éviter qu’il ne « travaille » une fois posé, c'est-à-dire ne pas se retirer ou gonfler à outrance au risque de détériorer les autres matériaux auxquels il est associé.
Se pose alors le problème de responsabilité de ceux qui ont mis en œuvre le produit et de ceux qui l’ont fourni… On assiste à la judiciarisation des problèmes. Gilbert Storti affirme « qu’on fait aujourd’hui, un procès pour une gerce sur un poteau »…
Afin d’éviter cet écueil et selon l’expert, il faut impérativement « que le triptyque - compétence, confiance et contenu - soit respecté. On est entrés dans une démarche où il faut tout justifier : provenance, usinage, procédure de mise en œuvre, caractérisation du produit. Le client final veut une garantie ».
Photo 3 : Attention, on fait aujourd’hui un procès pour une gerce, a alerté Gilbert
Autrement dit chaque partenaire doit prendre son rôle au sérieux et être soucieux de ce qui peut se passer après son intervention. Comme l’affirme Claude Beliard, charpentier au Touvet en Isère « les scieurs ne savent pas assez ce que l’on fait du bois après leur scierie. Ensuite, il n’y a pas assez de calculs de dimensionnement chez les charpentiers, sans parler des retraits et des gerces qui apparaissent à cause de désordre dans l’acte de construire. On met trop souvent les problèmes sur le compte du bois sans savoir si les conditions de taille et de pose étaient convenables ! » Claude Beliard s’inquiète aussi « des charpentes traditionnelles taillées par certains centres d’usinage qui posent de sérieux problèmes à la pose, faute d’avoir été conçues et pensées par des charpentiers de métier. On ne taille pas de la charpente comme de la fermette… Cela discrédite l’ensemble de la profession et c’est dommage ».
Photo 4 : Claude Beliard insiste sur la responsabilité de chaque acteur de la filière pour éviter les problèmes de malfaçons et le discrédit sur la profession de charpentier
Dans les participants, Nicolas Friederich, scieur alsacien, intervient et précise « qu’il convient de bien peser les termes liés au cadrage réglementaire et commercial, directives, normes, règles de calcul, document type DTU, marque, avis technique, qui s’imposent aux scieurs comme aux autres acteurs de la filière selon leur équipement de production et leur secteur d’intervention. La connaissance du cadrage éviterait bien des confusions dans ce qui est communiqué et dans ce que chacun croit savoir… ». A ce propos, l’Observatoire de la scierie indique que « la Fédération forêt bois Rhône-Alpes, en s’appuyant sur les travaux du CTBA et du CSTB, a publié en 2005 des cahiers très utiles pour les acteurs de la construction bois ».
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Photo 5 : Nicolas Friedrich, scieur de résineux en Alsace (au fond contre le mur)

Ce que dit l’Eurodoc 5 au sujet de l’hygrométrie du bois massif mis en œuvre :

Le bois présente un comportement physique et mécanique variable selon son humidité. Or, l’humidité d’équilibre du bois est directement fonction de l’hygrométrie de l’air ambiant. L’Eurocode 5 prend en compte cette particularité du bois par les classes de services en structure. Les valeurs de référence pour les justifications sont dites valeurs caractéristiques. Elles résultent de l’analyse statistique des échantillons de valeur des propriétés mécaniques obtenues lors d’essais réalisés selon les normes.

Classes de service

• Classe de service 1 :
Correspond à une température de 20°C et à une humidité relative ambiante inférieure ou égale à 65 % et ne dépassant
cette valeur que quelques semaines par an tout en restant inférieure à 85 %. Le taux d’humidité d’équilibre en masse de
bois est inférieur ou égal à 12 % (structure situées dans des locaux chauffés, par exemple)

• Classe de service 2 :
Correspond à une température de 20°C et à une humidité relative ambiante ne dépassant 85 % que quelques semaines
par an. Le taux d’humidité d’équilibre en masse du bois se situe entre 12 et 20 % (structures situées dans des locaux
non chauffés en permanence, par exemple)

• Classe de service 3 :

Correspond à toutes les conditions climatiques où l’humidité de l’air est supérieure à celle de la classe 2 (soit 85 %)

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Sécher le bois, un nouveau métier à apprendre


Ce séminaire a permis de constater qu’un pas se fait dans les petites et moyennes scieries. Chacun est convaincu que sécher le bois est « un métier en soi ». Les témoignages ont confirmé qu’il faut des connaissances théoriques touchant au matériau bois, anatomie, hygroscopie, phénomène du retrait et du gonflement, mais aussi de la pratique proprement dite et surtout de bons conseils de la part du fabricant, des confrères expérimentés et des organismes de formation. Nombreux sont les participants du séminaire à avoir enclenché une démarche, personnelle ou collective, d’achat d’un outil de séchage approprié à leurs besoins. « Les offres ne manquent pas sur le marché », ont ajouté certains. Ils sont prêts à investir, à s’adapter et à s’initier au séchage artificiel du bois. C’est un nouveau métier, un de plus pourrait-on dire pour les « hommes orchestre » dirigeant les quelque 90% des scieries françaises. Ces entreprises, très ancrées sur leurs territoires, ne veulent pas se marginaliser mais au contraire rester des partenaires actifs et privilégiés de la seconde transformation.
Le témoignage d’un sécheur à façon a éclairé la pratique du séchage et en particulier celui du sur-liste.
Selon Joseph Matray d’Ouroux dans le Rhône qui sèche quelque 4 000 m3 à l’aide de quatre séchoirs par déshumidification « il n’y a pas vraiment de recette pour sécher un volume de bois avec des produits d’épaisseurs différentes. L’idéal est d’avoir pour chaque séchoir des volumes de bois uniformes, c'est-à-dire même essence, même épaisseur et même humidité initiale et finale. Ce sont les variables de base pour avoir un lot cohérent. Ceci est la théorie car, dans la pratique, on ne peut pas toujours agir ainsi. Il faut adapter sa méthode de travail aux produits à sécher.
Photo 6 : Joseph Matray
On a certaines essences qui ont des caractéristiques voisines comme le hêtre et le frêne, les résineux en général, hormis le mélèze. On a des courbes que l’on peut comparer pour mélanger les essences. En ce qui concerne les épaisseurs, il ne faut pas mélanger du 27 avec du 65 par exemple mais les épaisseurs voisines comme 27 et 34, 41 et 45 peuvent l’être. On peut conduire le cycle, par exemple, sur l’épaisseur la plus forte pour ne pas prendre de risque, tout en sachant que la durée de séchage sera plus longue. L’humidité initiale du lot doit être la plus voisine possible aussi. On pratique des sondages et on tient compte de la durée de stockage à l’air libre après sciage. L’humidité finale doit aussi être la même, on ne va pas mélanger des bois à sécher à 18 et à 12 %.
Dans ce contexte, on comprend que le séchage de charpente sur-liste est problématique. Pour être rigoureux, on ne sèche pas du 200 x 200 comme du 27 x 150. On peut éventuellement ne pas baguetter tous les rangs de planches pour que ces dernières ne sèchent pas trop vite mais attention, on n’aura jamais quelque chose d’uniforme. On aura toujours une cote mal taillée…
Je trouve que la pompe à chaleur (PAC) est bien adaptée au séchage du chêne qui est lent, par contre pour les résineux à séchage plus rapide, j’utilise des extracteurs qui augmentent les performances des PAC.
Je connais par expérience et avec le matériel dont je dispose le pourcentage approximatif de perte journalière d’humidité : le résineux peut perdre facilement 4% /jour voir davantage pour du 27mm et 1% pour du 80 mm, le feuillu et le chêne par exemple perdent 1 % /jour pour du 27mm, 0,4 à 0,5 % pour du 54 mm et 0,3 % pour du 65 mm.
Ceci est une moyenne, il peut y avoir des lots où tout se passe bien, où la perte d’humidité est plus importante et d’autres où l’on n’atteint pas les chiffres prévus sans savoir vraiment pourquoi. Pour le coût, j’ai réalisé une grille de prix qui tient surtout compte de la durée de séchage ».
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Conseils pour lancer une activité de séchage selon Pascal Darcel, représentant la marque Incomac :

Photo 7 : Pascal Darcel

- Avoir un projet construit et formalisé sur le type de produits à sécher, essences et sections, et les volumes envisagés
- Se rencontrer, affiner. Un séchoir ne se vend pas par téléphone !
- Le projet doit être le plus près possible des besoins de l’entreprise
- La cellule idéale n’existe pas. C’est un compromis entre le volume que le client souhaite sécher à l’année, les essences les plus séchées, les épaisseurs et la siccité de départ, les longueurs passées, la source d’énergie, l’homogénéité des produits à sécher

Tout en sachant que chaque projet est particulier, le produit le mieux adapté au séchage du sur-liste semble être un système pompe à chaleur, brûleur direct ou sous vide qui, selon Pascal Darcel, « traite plus facilement les petites quantités que génère la charpente sur-liste et les grosses sections souvent demandées par les charpentiers pour leurs chantiers de rénovation ».

La scierie Buckenmeyer de Châtenois en Alsace absente au séminaire parce que présente à l’assemblée générale des scieurs d’Alsace s’est faite représenter par le scieur Nicolas Friederich de Rosheim pour témoigner des raisons de l’achat récent d’un séchoir.
Photo 8 : Le séchoir Muhlbock de la scierie Buckenmeyer
« Cette scierie de 9 000 m3 de résineux a investi dans un séchoir MUHLBOCK (A), il y a deux ans. C’est un séchoir sous vide aux dimensions intérieures de 14 mètres de long, 1,30 m de large et 2,10 m de haut. La capacité utile est de 25 m3 en 50 mm. La chaleur est fournie par une chaudière bois de 220 KW MAWERA (A). L’objectif de l’investissement, qu’il a fallu bien peser, est de reconquérir des parts de marchés perdus au profit des scieries voisines allemandes, mais aussi de renforcer l’offre de bois séchés et rabotés sur le marché local, à l’encontre du particulier et du professionnel. La durée du séchage varie selon l’épaisseur et l’humidité de départ. Par exemple, une épaisseur supérieure à 140 mm pour une humidité initiale de 80 % mettra environ 15 jours à sécher à 18-20 % d’humidité finale. Les produits séchés représentent 5 % du volume total vendu en 2006 et 20 à 25 % de plus value par produit. En résumé, le séchage renforce l’image de marque et inscrit l’entreprise dans la modernité. Cela apporte aussi aux professionnels soucieux de coller à la réglementation une offre séchage relativement rapide grâce au séchage sous vide »
Sécher peut se faire hors scierie sur une plate-forme de séchage ou dans un séchoir mobile que se partage un groupe de professionnels. Deux témoignages ont expliqué ces pratiques qui devraient intéresser bon nombre de producteurs des petites et moyennes scieries qui n’ont pas toujours les volumes suffisants pour investir sur leur propre site.
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Centre de séchage bois de Chartreuse :

Photo 9 : Gérard Bandet
Gérard Bandet, un des actionnaires de la SARL a présenté le fonctionnement du centre de séchage bois de Chartreuse installé à Saint-Pierre-d’Entremont en Isère sur le site d’une ancienne scierie. « Tout est parti, en 2000 d’une réflexion du Parc naturel de Chartreuse et d’acteurs de la filière bois qui ont souhaité mieux valoriser les bois du massif de la Chartreuse. Il y a eu une étude de faisabilité pour l’implantation d’une unité de séchage de bois qui s’est concrétisée en mars 2004 par la mise en service de deux cellules NARDI, type Ecodry, de 40 m3 de capacité. Ce sont des séchoirs à ventilation latérale et chargement frontal. L’énergie primaire est l’eau chaude fournie par Chartreuse Energie, actionnaire du centre de séchage, une unité de production de chaleur à partir de combustible bois déchiqueté. Les cellules peuvent recevoir des bois de 12 mètres linéaires. L’investissement de 150 000 € a été financé à 30 % par la Région. La gestion du séchage est assurée par Chartreuse Energie qui fournit les calories, charge, décharge les cellules et effectue les contrôles journaliers. En plus et depuis 2005, un service transport a été mis en place pour ramasser les sciages en scierie et livrer à l’atelier ou sur chantier. Afin de répondre à la demande, nous développons l’idée d’installer des hangars de stockage et un négoce de bois de menuiserie. Quelque 900 m3 de bois sont séchés annuellement entre, à part égale, du bois de charpente, du traitement NIMP 15 et du bois de chauffage. Pour sécher le débit sur-liste, nous panachons les sections de bois du fait du manque de volume de produits de même section. Le bois est descendu autour de 16-17 % d’humidité car l’on sait par habitude qu’il reprendra environ 2% en s’équilibrant une fois sortie du séchoir. En plus des charpentiers qui sont fidèles depuis le début, les scieurs utilisent de plus en plus notre plate-forme après avoir un peu traîné les pieds au début…»


Emploi d’une cellule mobile dans le massif du Morvan :

Photo 10 : Marion Garnier- Hocquet
Marion Garnier-Hocquet, en charge du projet pour Aprovalbois, interprofession Bourgogne, et le parc naturel régional du Morvan, venue au séminaire pour entendre les praticiens du séchage, a expliqué la teneur de la démarche de huit entreprises de scierie et de menuiserie. « Pour l’instant nous testons la capacité des acteurs à travailler ensemble en utilisant un séchoir loué qu’ils se partagent sur trois sites. La cellule mobile de séchage, pompe à chaleur, de la société 3A, située à Epinal, est longue de 10 mètres pour un volume utile de 25 m3 pour les sciages et 18 m3 pour les plots. L’idée est de mutualiser un matériel qu’individuellement les acteurs n’ont pas les moyens d’acquérir. La tournée test démarrée en milieu de cette année permettra d’affiner un projet d’acquisition en séchage fixe ou mobile et surtout de se familiariser avec cette nouvelle activité qui est un vrai métier comme ce séminaire l’a démontré. Je suis venue avec un des partenaires, Damien Brizard, scieur dans l’Yonne, et nous repartons avec des contacts et de précieux conseils, tant réglementaires que purement pratiques du séchage artificiel »
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Répondre aux attentes réglementaires


Le séminaire a montré que le séchage est un atout indiscutable qu’il convient d’intégrer à la dimension de sa structure. Il devient une nécessité absolue si les scieurs nationaux, industriels compris, car eux aussi ont de gros efforts à fournir pour sécher le bois de construction, veulent enrayer l’afflux de bois d’importation qui a fait plus que doubler en une décennie. Il s’agira demain de scier plus mais aussi d’apporter le service séchage qui manque cruellement aujourd’hui car, selon Gilbert Storti, « il est aberrant de prendre des sciages en Allemagne, en Autriche ou dans les pays nordiques alors que nous les avons sur place, souvent à quelques kilomètres des entreprises de deuxième transformation ». Il est donc impératif d’intégrer les attentes réglementaires, en matière de débit, de siccité et de mise en oeuvre. Ces attentes se traduisent chez le client final par de nouvelles exigences qualitatives du produit bois qui, si elles ne sont pas respectées, entraînent de plus en plus une judiciarisation des problèmes.
La plus grande vigilance est donc de mise, tant chez le producteur que chez l’utilisateur. A présent travailler dans « l’esprit de filière », comme l’a dit Gilbert Storti, n’est plus un vain mot mais une réalité mettant en jeu non seulement le devenir d’une profession mais l’avenir de la ressource nationale, une des plus importante d’Europe.
La rencontre a fait émerger que séchage et normalisation sont, comme l’a dit le scieur Philippe Poncin, « des contraintes supplémentaires qui risquent de faire baisser les bras à beaucoup de scieurs mais qui seront la réponse pour d’une part, être en mesure de concurrencer les autres matériaux de construction et d’autre part de pouvoir présenter le bois comme un matériau de référence, écologique il va de soi, mais aussi rassurant pour les architectes et les donneurs d’ordre ».
Mais bien davantage que les longs discours, les conversations échangées pendant le séminaire, ont prouvé que la demande de bois sec arrive de plus en plus directement chez les scieurs. Des témoignages confirment que des commandes de charpente en bois sec sont passées. Ne pas les honorer, et les producteurs le savent, c’est les perdre, et éloigner aussi et peut-être définitivement un client. Le déclencheur est là, bien avant les textes réglementaires qui sont peu connus… une manière comme une autre de faire avancer, plus rapidement que prévu, les pratiques professionnelles et le séchage en particulier.


Correspondant Maurice Chalayer

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Un club de professionnels du bois unique en France



Photo 11 : visite forêt pin Wemouth
Le séminaire a permis aux membres du club des scieurs développeurs et de leurs partenaires, né il y a quatre ans, de se retrouver et d’échanger sur les problématiques du séchage mais aussi sur l’approvisionnement des scieries par l’intermédiaire de la visite de la forêt de pins weymouth de Treffort-Cuisiat, commentée par Loïc Ducrozet, agent de l’ONF.
Photo 12 : visite de la scierie Poncin

Dans la foulée, la visite de la scierie Poncin à Treffort-Cuisiat a montré à tous un outil de production moderne, adapté au sciage sur-liste, 80 % de la production, ou un centre de reprise LBL a été installé en 2005. Sur place, dirigeants et collaborateurs ont expliqué les phases de transformation au groupe composé de scieurs mais aussi de propriétaires forestiers, d’exploitants et d’utilisateurs charpentiers et constructeurs de HLL. L’entreprise est engagée dans le marquage CE et se rode peu à peu à l’application, dans l’attente de son officialisation en 2008.

Photo 13 : le centre de reprise LBL
La journée s’est terminée par l’intronisation dans la confrérie des chevaliers de la forêt et du bois de trois personnes méritantes de la filière bois : Gilbert Levrat, pour son action militante dans le CADETRAF, de Jean Rabuel, pour son implication dans la promotion du peuplier de France et de Gilbert Storti pour toutes ses actions en faveur du bois et des hommes qui le mettent en œuvre car selon la devise du club des scieurs développeurs « les hommes ne sont pas des accessoires de productivité mais des vecteurs de développement d’une filière et d’un territoire ».
   
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©Maurice Chalayer  
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