LA SCIERIE FRANÇAISE, DE L’ARTISANAT A L’INDUSTRIE,

DES LOGIQUES COMPLEMENTAIRES  

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           Ancrées dans les massifs forestiers,  les 2106 scieries  françaises imposent leur présence et leur pratique experte[1]  du sciage. La variété des entreprises et de leurs stratégies en fait un objet d’observation[2] pertinent ainsi que  les opportunités présentes et les défis à relever pour rester dans la course mondiale à la compétitivité.

 

            

 

Etat comparatif de l’évolution des scieries françaises

entre 1980 et 2005

Source  Agreste : enquête annuelle de branche

 

 

 

1980

 

2005

 

Evolution en 25 ans

 

 

%

 

Nombre scieries France

 

5 241

 

 

2 106

 

-3 135

 

- 60

 

Nombre salariés France

 

 

25 824

 

13 300

 

-12 524

 

- 49

 

Volume en m3 sciés en France

 

 

9 737 100

 

9 931 980

 

+ 194 880

 

2

- par salarié

377

747

+ 370

98

-par scierie

1 857

4 716

+2 859

154

         La scierie française implantée au cœur ou à proximité de la ressource

        L’implantation des 2106 scieries en 2005, d’origine familiale  pour la plupart, reflète celle des massifs forestiers. Cela s’explique par un secteur professionnel ancré par tradition sur un territoire où la ressource forestière est proche. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux tiers des scieries ont aussi une activité d’exploitation forestière. Une seconde activité de plus en plus externalisée pour mieux se centrer sur la transformation et la commercialisation des produits. La moitié de la production est localisée dans treize départements situés sur un axe qui relie l’Aquitaine à l’Alsace.

 

       Production inégale selon les régions

       La région Rhône-Alpes est en tête en nombre de scieries (346), suivie par l’Aquitaine (203) et l’Auvergne (198). La région qui compte le moins de scieries est l’Ile de France avec seulement 6 unités.

       En terme de productivité par scierie, c’est l’Alsace qui remporte la palme avec 13 652 m3, suivie de l’Aquitaine avec ses 8 080 m3 et la Franche-Comté avec 6 297 m3. Six régions sur vingt-deux sont au-dessus de la moyenne nationale de 4 716 m3 alors que les seize autres sont en-dessous de cette moyenne. En queue de classement, on remarque la région PACA avec seulement 1291 m3.

La productivité très inégale s’explique par le degré de technicité très élevé de certaines scieries, surtout dans le domaine du résineux, alors que d’autres sont restées très artisanales avec des moyens de production peu automatisés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Evolution de la productivité moyenne des scieries entre 1967 et 2005 Source Observatoire métier scierie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Zone de Texte:     Evolution de la  production européenne de sciage en millions de m3 
Source Agreste 2005
        La scierie française à la traîne en Europe ?

        La France est, grâce à la notoriété de ses essences, le leader européen en matière de sciages feuillus, chêne 850 000 m3, hêtre 400 000 m3, peuplier 360 000 m3 et divers soit un total de 1 818 000 m3. Ce qui ne doit pas masquer le recul très sévère de la production des essences feuillues.  En  effet,  elle  était  proche  de  3 millions de m3 de 1985 au début des années 1990. Toutes les essences sont touchées, faiblement pour le chêne et le peuplier et fortement pour le hêtre qui a vu sa production divisée par deux.

Pour le secteur du sciage  résineux, la France n’est en Europe que le cinquième producteur malgré une production qui atteint les 7 756 000 m3, alors qu’elle n’était que de 5 500 000 m3 dans la période 1980-1984. Une production qui a augmenté de 2 millions de m3 mais qui ne suffit pas pour « coller » aux productions des leaders européens qui depuis 2000 sont dans des courbes ascendantes, Allemagne 18 Mm3, Suède 17 Mm3, Finlande 13 Mm3, Autriche 11 Mm3.   

 

 

Place de la scierie française en volume millier de m3 et essences en 2005 Source  Agreste. Enquête annuelle de branche

 

 

France

Europe

Monde

Volume en m3

9.932

101

450

- Conifères

7.800

78 %

90

90 %

328

73

- Feuillus

2.132

22 %

10

10 %

122

27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Des structures différentes mais complémentaires

        Il n’y a pas un type de scieries en France mais trois qui se distinguent par leurs capacités volumétriques de sciage et par leurs spécificités propres. Elles sont donc le plus souvent complémentaires,  bien que concurrentes sur des marchés exigus qu’il faut se partager.  

     On trouve :

1-      La scierie artisanale (- de 2000 m3 sciés)  qui représente 58% de l’effectif pour 8% de la production.

2-      La scierie semi-industrielle (de 2000 à 6000 m3 sciés) qui représente 24% de l’effectif pour 18% de la production.

3-      La scierie industrielle (de 6000 à 20000 m3 et +) qui représente 18% de l’effectif pour 74% de la production

 

 

 

CLASSIFICATION DES 2106 scieries françaises

selon volume production en 2005

(source  Agreste)

 

Volume sciage par an

- De 2 000 m3

2 000 à 6 000 m3

6 000 à 20 000 m3  et

+ 20 000 m3

Nombre entreprises

en %

 

58

 

24

 

14 + 4

Production de sciage

en %

 

8

 

18

 

31 + 43

Types scieries

(classement de l’Observatoire scierie)

Petites scieries «artisanales »

 

Scieries moyennes « semi-industrielles »

 

Grosses scieries

« industrielles »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On constate que presque 20% des entreprises du secteur industriel, assurent 74% de la production. Le milieu des scieries artisanales et semi-industrielles est encore bien vivace en France puisque c’est plus de 80% des entreprises mais qui  réalisent moins de 30% de la production.

Des spécificités selon la structure des scieries :

- Pour la scierie artisanale, soit 1221 unités (58% de l’effectif), essentiellement fixes et mobiles pour une centaine d’entre elles, le travail est local et sur-mesure en direction des artisans, agriculteurs et particuliers. La proximité avec la clientèle et les fournisseurs ainsi que des contacts privilégiés font de cette scierie le « passeur » idéal des petits lots, des gros bois et des essences variées. C’est la scierie de services par excellence. Elle se veut  souple pour réaliser sciage à façon et/ou  débit « sur-liste » dans les  bois  résineux comme feuillus. La transformation s’organise autour d’une scie de premier débit (ruban ou alternative) et d’une scie de reprise (ruban ou déligneuse). Mécanisations, chariot élévateur, palan servent à manutentionner les produits par le dirigeant souvent seul ou avec quelques salariés. Les matériels sont plus ou moins anciens[3], acquis dans des « faillites » ou par l’intermédiaire de revendeurs. Ils sont remontés par le nouvel acquéreur devant en assurer la mise en conformité.

 

         - Pour la scierie semi-industrielle, soit 506 unités (24% de l’effectif), ce sont le plus souvent des scieries issues du secteur artisanal qui, au fil des années et des générations ont acquis une culture de la production spécialisée délaissant peu à peu le service et la multi-activité. L’équipe de salariés de plus on moins dix personnes est dirigée par un « patron ouvrier » qui est plus un homme de terrain que de bureau. Il est souvent obligé  par la force des choses d’occuper à la production des postes de travail[4]. Il fait confiance à son instinct et à son expérience plus qu’à une réelle démarche de gestionnaire stricto sensu.

      L’entreprise s’est centrée vers une production volumétrique. Des outils de production adaptés à partir d’un process élaboré marquent cette organisation. En amont, on trouve le plus souvent un chariot découpeur et une écorceuse à couteaux (type rotor) pour la scierie de résineux ou à fraise pour la scierie de feuillus. Le hall de transformation s’articule à partir de la scie à grume de grand diamètre, 140 à 160 cm, pour le premier débit, d’un centre de reprise circulaire, d’un trimmer et d’une chaîne de tri. Les produits sont empilés  manuellement ou, de plus en plus, par le biais d’une empileuse automatique.

      Les produits sur-mesure restent l’activité phare avec en complément les produits standardisés. Les produits, à la demande des clients, sont revalorisés par traitement et/ou rabotage. Le sciage à façon et/ou un produit de niche complètent les produits classiques proposés, bardage, lambris, parquet, emballage (palette, caisse)…

      La clientèle régionale de professionnels du bâtiment, du meuble, de l’emballage complète celle du négoce et de la grande distribution.

 

        - Pour la scierie industrielle, soit 379 unités (18% de l’effectif), c’est le passage incontournable vers une production massifiée  et standardisée de produits essentiellement dirigés vers la charpente et l’emballage ainsi que  l’industrie du meuble et de la construction.

       Les processus de transformation tendent à être semblables à ceux de leurs homologues scandinaves et allemands bien que de taille « à l’échelle française ».

Des canters[5] circulaires, simples avec retour des noyaux ou doubles dits « en ligne » font le standard tandis qu’en parallèle une ou plusieurs lignes de scies à ruban de grand diamètre entre 160 et 200 cm  assurent « le spécial » : grosse pièce, grande longueur… Des centres de reprise, circulaire, intégrant obligatoirement l’optimisation en temps masqué,  puis trimmer suivi de  chaîne de tri de grande capacité de stockage et empileuse intégrée complètent les unités industrielles.

      La clientèle, négoce et grande distribution, est essentiellement nationale et à l’export.

      Dans l’entreprise industrielle, il est obligatoire d’avoir des produits normés et caractérisés et bientôt  marqués CE pour les sciages dits de structure destinées à la charpente et à la construction de maison à ossature bois.  Ces produits   concurrencent les produits d’importation qu’ils  côtoient au quotidien sur les marchés nationaux.  

     Les scieries industrielles valorisent mieux leurs produits qu’il y a quelques années (fermette, usinage de charpente traditionnelle, fabrication de bardage, de platelage, de palettes mais aussi de mobilier d’extérieur, de bois reconstitué type BMR, de produits aboutés ou contrecollé, type panneaux) malgré la faiblesse récurrente de l’offre très insuffisante en bois séché, 7,5 % du volume scié sur la France entière en 2005. Deux régions cependant, Pays de Loire et Aquitaine, sèchent respectivement 38,5% et 17% de leur production[6] alors que les autres régions sont en valeur maximum autour de 8% et de 1,5% au minimum.  

     Les dirigeants de scieries industrielles sont devenus des gestionnaires à part entière qui délèguent les fonctions management, achats, transformation, vente en se réservant la part de la gestion et de la veille économique et technique pour positionner au mieux leur affaire sur le temps présent comme sur l’avenir. Une ligne de conduite est commune aux dirigeants des moyennes et grosses scieries : il s’agit pour faire face à l’augmentation des prix du bois rentrant en scierie d’optimiser la production de l’amont à l’aval de la chaîne de transformation. La recherche de gain de productivité est le ressort des dirigeants[7] qui s’emploient à améliorer les vitesses de sciage, la rapidité des chargements de bois sur les machines, l’optimisation des alignements, le triage et l’empilage mécanisés…  

 

Volume de sciages séchés en m3 hors bois tropicaux, merrains, bois sous rails  (Source : Agreste EAB 2005)

 

Sciages feuillus

Dont séchés artificiellement

Sciages résineux

Dont séchés artificiellement

Total

Dont séchés artificiellement et %

FRANCE

1 818 000

238 000 (13%)

7 756 000

429 000 (5,5%)

9 574 000

717 000      (7,5 %)

Pays de Loire

 

285 776

110 094      (28,5 %)

Aquitaine

 

1 640 303

271 932      (16,6%)

Bretagne

 

229 350

18 034         (7,9%)

Rhône Alpes

 

1 235 675

18 668         (1,5%)

 

 

 

         BILAN ET AVENIR :

 

        Menaces :

-          Sur l’approvisionnement en matière première : les massifs n’étant pas extensibles et les capacités de production augmentant, les producteurs élargissent leur rayon d’approvisionnement. Le résultat est une raréfaction de la matière mais surtout une élévation des prix d’achat du bois en grume et de fortes tensions à l’achat.

-          Sur la formation et le recrutement des compétences pour un métier encore synonyme de pénibilité, qui n’a pas su communiquer sur les changements opérés : modernisation des process, protection collective plus pertinente grâce au travail en cabine… Les quelques centres de formation initiale en alternance CFA ou temps plein Lycée professionnel, moins de huit éparpillés sur le territoire, sont menacés de fermeture  faute d’effectifs suffisants.

-          Concentration du milieu par arrêt des scieries (dépôt de bilan, retraite, absence de repreneur…)

-          Importation des sciages résineux[8] nordiques et allemands

-          Bois massif reconstitué qui risque de prendre de plus en plus de part de marché au bois massif

-          Du produit standard, normé, caractérisé, marqué, sur le produit sur-mesure

-          Judiciarisation des problèmes liés au bois dans la construction (déformation, retrait…)

-          L’esprit individualiste des producteurs des petites et moyennes scieries peu enclin à se grouper sur des actions de commercialisation, d’achat de matière première, de partage d’outils de production, bien qu’il existe des groupements mais trop souvent dans l’ombre

-          Crise conjoncturelle  qui pourrait menacer le secteur du bâtiment, le principal utilisateur de sciages tant en charpente, qu’en parquet, qu’en emballage, ce qui désorganiserait  les ventes à cause d’une surproduction, tant nationale qu’étrangère,  signifiant par ricochet bradage des produits

-          Pollutions sonore, chimique, visuelle entraînant des conflits et leur judiciarisation pouvant conduire à l’arrêt

 

 

 

 

 

 

 

 

Zone de Texte: LA SCIERIE : METIER COMPLEXE 

- Métier complexe à mi-chemin entre agriculture et industrie où le bois,   passe en quelques jours de la lenteur de sa croissance à la  rapidité de sa transformation. Une transformation qui se doit d’être rapide, précise et répondant à des critères stricts tant au niveau de la qualité du sciage, que de la classification et caractérisation des  produits.
- Métier complexe où il faut acheter une matière dont on négocie le prix à chaque acquisition sans en connaître réellement la qualité intrinsèque puisqu’elle n’est que partiellement visible.
- Métier complexe où il faut produire vite et bien un « matériau vivant » toujours susceptible de changer d’aspect, de volume, et de forme selon sa situation future de mise en œuvre.
- Métier complexe que de vendre le même produit sur un marché attirant les convoitises  de confrères tant locaux, que nationaux, qu’internationaux.
- Métier complexe que d’être le dirigeant d’entreprise artisanale et semi-industrielle où il convient d’être tout autant animateur d’équipe que gestionnaire donnant beaucoup de soi en étant tout à la fois « homme orchestre » et « patron ouvrier ».
- Métier complexe car secret et victime d’une double contradiction : 
              - la première, celle de se plaindre de ne pas être connu en tant qu’acteur professionnel et reconnu en tant qu’acteur économique,
              - la seconde, celle de vouloir rester discret sur ses soucis présents, ses craintes du lendemain, sans parler de ses pratiques commerciales, de ses marchés, de ses revers mais aussi de ses réussites.  
- Métier complexe par la typologie des entreprises essentiellement familiales ce qui freine peut-être l’accès aux marchés financiers où industriels mais qui au final se maintiennent par l’implication de leurs dirigeants motivés à pérenniser des affaires qui « sont et qui restent les leurs ».  
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


      ENJEUX :

-          Valoriser la ressource locale en lui évitant des déplacements coûteux

-          Maintenir l’emploi direct et indirect

-          Entendre et comprendre  les desideratas des utilisateurs  charpentiers, constructeurs bois, menuisiers, négociants, GSB, particuliers…

-          Réussir à travailler davantage en réseau

 

      OPPORTUNITES :

-          Cherté des transports qui pourraient revaloriser les circuits courts donc l’emploi du bois localement

-          Procession d’outils de plus en plus sophistiqués assurant davantage encore de qualité au sciage

-          Engouement pour le bois, matériau renouvelable

-          Savoir-faire des acheteurs tant au niveau de la culture de métier que de celle d’une culture de l’économie de matière

-          Des essences locales connues et reconnues : sapin, douglas, épicéa, chêne, hêtre, peuplier…

-          Un réseau d’utilisateurs, professionnels ou non

-          Marquage CE et classement mécanique du bois qui permettra une caractérisation pertinente des produits et une optimisation des qualités de bois de structure

-          Traçabilité des bois, certification PEFC, donnant une image de marque tant au matériau qu’à l’entreprise qui le transforme même si les retombées ne sont pas quantifiables immédiatement

 

AVENIR :

-          Pérenniser les affaires, en tentant d’endiguer la perte des scieries (une scierie ferme tous les trois jours en France : soit plus de 100 par an) et en  facilitant, encourageant la reprise d’affaires ou le développement de projet

-          Positionner davantage la scierie sur le service, sur la production ou sur les deux secteurs  à la fois

-          Faire la promotion du métier pour recruter des compétences

-          Inscrire la scierie dans un véritable réseau d’acteurs professionnels valorisant le bois mais aussi les savoir-faire

-          Sortir de l’individualisme chronique issu du passé et des anciennes pratiques commerciales associant trop souvent le scieur au marchand de bois « maquignon »

 

DEFIS A RELEVER :

 

1-Davantage extraire les qualités intrinsèques des sciages (classement du bois)

2-Davantage encore optimiser la production pour encore des points de productivité

3-Davantage sécher le bois résineux afin de regagner des parts de marché au bois d’importation

4-Davantage améliorer le système d’approvisionnement des scieries par un véritable partenariat avec les fournisseurs

5-Davantage travailler en réseau afin de partager des savoir-faire, des moyens de production et de commercialisation pour être capables de résister à la grande distribution

6-Davantage valoriser les sciages bruts « tombant de scie »,  traitement, séchage, rabotage, usinage

7-Davantage s’ouvrir sur l’Europe, le monde pour développer l’exportation des sciages et non des grumes…

8-Davantage soutenir le milieu des petites et moyennes scieries qui sont autant d’acteurs animant le tissu économique de la région où elles sont implantées, souvent depuis plusieurs générations même si elles ne sont pas des championnes de productivité. Elles apportent d’autres choses : valorisation d’essences locales et surtout le service

      9-Davantage créer de l’interactivité entre membres de la filière

 

             En conclusion, on peut esquisser une  grimace en voyant les remises en cause à entreprendre, mais on peut  y voir aussi un challenge enthousiasmant où tout reste à faire : des produits à inventer, des gains de productivité à  trouver encore, de nouvelles pratiques à mettre en œuvre tant au niveau de la gestion que du commercial, des technologies innovantes à appliquer, de nouvelles attitudes à acquérir …

            Sauf que, au final, il n’est déjà plus temps de reculer ou même de peser le pour et le contre.

            Les scieurs n’ont plus le choix : ils doivent relever le gant, mettre en place avec l’aide de leurs partenaires (professionnels : fournisseurs et utilisateurs mais aussi institutionnels),  des pratiques nouvelles. D’autant qu’ils ont dans cette affaire tout à gagner : de nouveaux marchés, bien sûr, mais aussi une modernisation des savoir-faire[9], donc de leur image. Si tel est le cas ce sera un excellent moyen de faire naître des vocations et une profession qui sait se remettre en cause ne peut qu’être attractive.

  Maurice CHALAYER

 

 

 

 

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[1] « La scierie française, un métier d’expert », Maurice Chalayer, L’Harmattan 2001

[2]  Etude réalisée par l’Observatoire du métier de la scierie, association loi 1901. Créé en 2003, il est associé à un club d’entrepreneurs qui se sont donnés pour objectif de réfléchir aux évolutions techniques, économiques et socioprofessionnelles de leur métier. Ses différents travaux : études, séminaires sont en ligne sur : http// scierie-chalayer.chez-alice.fr  

[3] Du matériel ancien pour lequel plus aucun subventionnement public (Etat, Région) n’est possible depuis 2000.

[4] Ce qui est de  plus en plus fréquent devant la difficulté de recruter des salariés permanents et surtout qualifiés. Le patron doit gérer le turnover de salariés intérimaires.

[5] Les fournisseurs de canter sont le plus souvent Allemands mais, ces dernières années, le marché a été investi par les fabricants français qui s’emploient ardemment à rattraper leur retard technologique dans le domaine du sciage des bois ronds avec l’outil circulaire.

[6] Des données  connues depuis seulement 2005

[7] Une priorité confirmée dans une enquête produite par l’Observatoire du bois géré par le salon Expobois (Source : Le bois international du 5 janvier 2008)  

[8] Selon le service central des enquêtes et études statistiques du ministère de l’Agriculture et de la Pêche, « les importations de sciages résineux s’approchent du seuil de 900 millions d’euros pour 2007 alors que les exportations ne sont que de 144 millions d’euros. Par rapport à 2006, la progression des importations s’accentue de + 22% alors que les importations reculent de 5% ».  .

[9] L’Observatoire du métier de la scierie restituera le samedi 8 novembre 2008 trois enquêtes (matériel employé dans les scieries françaises, force de proposition des fabricants de matériels de scierie, formation encadrement et opérateurs de scierie). Cette restitution aura lieu à la Galerie européenne de la forêt et du bois de Dompière-les-Ormes en Saône-et-Loire.