EXPERTISE DE L’OBSERVATOIRE DU METIER
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L’Observatoire du métier de la scierie et son club de scieurs développeurs
a confirmé le samedi 9 juillet 2005, à l’occasion de sa deuxième assemblée
générale, sa volonté d’être un lieu d’expertise et un laboratoire d’échanges de
pratiques professionnelles. Pour cela les soixante participants ont été invités à
Réviser ses
connaissances
Créée en 1977,
Les groupes sont passés de la fabrication des petits rubans
de menuisier à la préparation des lames de châssis pour finir dans la zone
attribuée au ruban de scierie et à l’entretien des circulaires. L’optimisation
des postes de travail, clairs et spacieux,
permet d’obtenir des délais de fabrication entre 2 à 4 semaines.
Christian Senegas, dirigeant de
de la seconde A.G de l’Observatoire
du métier de la scierie
Expertiser le
secteur de la lame de scie
A l’occasion de cette rencontre, a été livré le résultat
d’une étude1 portant sur
l’évolution des outils de coupe destinés à la scierie et sur l’état actuel de
ce marché.
Maurice
Chalayer, président de l’Observatoire du métier de la scierie, a retracé les
principales évolutions de la scie depuis l’Antiquité. « Léonard de Vinci
au 15ème siècle apporte un progrès décisif à l’essor de la scie
mécanique en adjoignant le vilebrequin au célèbre châssis qui traversera les
siècles. Ensuite l’Anglais Newberry qui invente la scie à ruban en 1808 ne se
doutait sûrement pas de l’essor que prendrait sa machine en deux siècles et pas
davantage que le mécanicien parisien, M.Albert qui, en 1799, dépose le premier
brevet de la scie circulaire qu’il nomme la scie sans fin ». Le chemin
parcouru est immense et si le secteur de la première transformation se
concentre tant en France que dans le monde entier, on peut dire que cela
n’influence nullement la production qui devient, bien au contraire, plus forte
et surtout meilleure en terme de qualité dimensionnelle et d’état de
surface.
Le ruban très
présent en France
Marc Ginot, directeur technique de
Le
paysage de l’utilisation des outils de coupe en Europe du Sud est très voisin du
marché français avec néanmoins des volumes sciés plus faibles.
Marc Ginot, directeur technique de
l’évolution des lames de scie
L’avenir des
lames de scierie
Sur le marché national, si la lame alternative ne semble pas
s’inscrire dans des projets de développement car il y a de moins en moins de
producteurs qui l’utilisent, ce n’est pas le cas de la scie circulaire et
ruban. Pour la circulaire, le carbure est utilisé à plus de 90 % sur le marché
des multilames déligneuse et canter. Le carbure
s’est imposé dans les années 80/90 pour être aujourd’hui l’outil de
référence. Ce développement a permis d’augmenter considérablement les durées de
coupe des outils et de diminuer l’entretien. Cette application a permis de
faire entrer le débit du bois dans une phase industrielle avec de très fortes
capacités de production par le biais des lignes canter et la multiplication des
multilames qui ont remplacé de nombreuses scies à ruban de reprise. Si on
constate une amélioration constante des carbures, il semble prématuré de parler
de lame diamant ou céramique dans la première transformation du bois, ceci pour
des problèmes de sollicitations mécaniques et surtout de coût de revient.
La
lame ruban pour la scierie est encore utilisée sous trois formes : denture
écrasée, denture stellitée et depuis deux ans la denture carbure. Selon une enquête effectuée2 sur 2211 clients français de
l’entreprise MFLS, 26 % des clients utilisent les lames écrasées, 70 % des lames stellitées et 12 % des lames
Tungstène Carbide Types (TCT). Il est à noter que la somme des pourcentages est
supérieure à 100 % car certains clients utilisent deux techniques.
L’emploi des lames ruban stellitées a fortement augmenté ces
quinze dernières années, il était inférieur à 50 % en 1990. Si l’utilisation
de la lame ruban écrasée a fortement
diminué, cette dernière reste cependant très implantée sur certains massifs
forestiers comme par exemple les zones de guerre touchées par les éclats d’obus
et la mitraille. Cette technologie, en effet, offre une très grande autonomie
aux scieries qui la pratiquent. Quant au taux d’utilisation de la lame carbure,
il progresse régulièrement. Sa part de marché à venir pourrait se situer aux
alentours de 35 %. La tenue de coupe moyenne est de 40 heures de sciage grâce à
une matière plus dure et résistante à l’abrasion, soit cinq fois plus que pour
le stellite et l’écrasé.
Quel avenir
pour l’entretien des lames ?
Toujours selon le panel d’entreprises enquêtées, on
s’aperçoit qu’à 64 % c’est le dirigeant qui assure le rôle d’affûteur. 22 % des
scieries confient l’entretien des lames à un affûteur salarié et 13 % à un
prestataire.
La tendance de l’externalisation de l’entretien total des
rubans semble naître sur le marché français mais se confirmera-t-elle dans les
années à venir comme ce fut le cas dans
le passé pour les circulaires carbure ? En tout état de cause, alléger la
tâche quotidienne des dirigeants est intéressant pour qu’ils puissent s’investir
sur d’autres secteurs de la scierie. De plus, et c’est aussi une réalité, le
recrutement de personnel qualifié dans le domaine de l’affûtage reste
délicat : on sait que seulement 16 mécaniciens affûteurs de scierie ont
été reçus en France au CAP en 2003. On peut dire que si les outils ont évolué
en technicité, la formation initiale a régressé considérablement pour être même
suspendue dans certaines écoles faute de candidats !
En conclusion et selon Thierry Nouchet de Vollmer France,
« il reste encore des pays, comme l’Amérique du Sud où le sujet de
l’externalisation n’est pas d’actualité ». A ce sujet, Maurice Chalayer a lancé « attention à ne pas perdre nos
savoir-faire initiés au lycée Technique
du Bois de Mouchard dans les années 40 par son célèbre professeur Mornico
! Heureusement il reste encore des experts de l’affûtage qui sont prestataires de formation continue et donc
d’une grande utilité pour les scieurs. Mais quand sera-t-il dans quelques
années ?»
L’affûtage, un métier d’expert, dont dépend la qualité du sciage et la productivité de la
scierie.
René Joennoz de
L’observatoire
suit les évolutions du métier
Suivre l’évolution du métier de la première transformation
du bois reste l’axe principal de l’association qui a conclu la journée par son
rapport d’activité. Régis Buisson, représentant le collège scieur, et Jean-Paul
Galland, représentant le collège partenaire, ont rappelé les temps forts de
l’année écoulée : la conférence à Expobois
2004, le 1er congrès des scieurs développeurs, l’inauguration de la
stèle mémorial des bûcherons victimes de l’exploitation des chablis, la
première enquête de l’Observatoire sur un panel qualitatif de scieurs
représentant les secteurs artisanal et semi industriel. Jean-Paul Galland est revenu
sur l’inquiétude des professionnels qui ont
de plus en plus de difficultés à recruter du personnel qualifié. Il
reprend le message de l’Observatoire qui depuis 2003 répète qu’il y a urgence à
se pencher sur ce problème récurrent et de donner « des images
modernes qui montrent le haut niveau de technicité qu’a atteint le métier de
scieur ».
Enfin la rencontre technique à
Maurice Chalayer a affirmé que
« s’écouter, voir sur le terrain les pratiques professionnelles et
en débattre enrichissent et revalorisent
nos engagements réciproques».
Le Président de l’Observatoire,
Maurice Chalayer, veut suivre les évolutions du
métier de la scierie et l’expertise de la lame de scierie en est la preuve.
A ce titre, René Joennoz, Chef du Service Régional de
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1 Etude faite
en collaboration entre l’Observatoire et l’entreprise MFLS qui peut être demandée à l’Observatoire
du métier de la scierie. 69870 Lamure-sur-Azergues.
2 Enquête de mai 2005 portant sur le marché
national.